Réveil, décuvage. Un
pote m'amène chez Manon (j'ai rendu mon vélo!) pour que je finisse
des tout packer, qu'on aille louer la voiture et qu'on aille chercher
Dominik avant de se diriger avers Sacramento. On est méga à la
bourre pour le saut en parachute ! Comme on a bien deux heures
de retard, on doit attendre que des spots se libèrent, mais on
passera quand même (on est des chanceux, vous allez le constater
tout au long du road trip, ainsi que notre ponctualité
approximative). En attendant, on regarde une vidéo préventive où
un mec à longue barbe nous dit en gros qu'en signant le papier qu'on
a sous les yeux, on accepte d'abandonner nos droits légaux de suivre
la compagnie en cas d'accident et/ou de mort. Rassurant.
Nos instructeurs viennent
nous sangler et on part avec eux dans le petit avion qui nous attend
pour décoler. Mon tandem s'appelle Chris (ou plutôt il a un nom
comme ça dont je ne me souviens plus donc on va l'appeler Chris). Il
vient d'Arizona et a quitté son job pour sauter d'avions en moyenne
40 fois par semaine. Au fur et à mesure qu'on s'élève, il me
renseigne sur le paysage qui nous entoure. C'est principalement des
champs d'herbe jaunie par le soleil mais il y a queand même un joli
lac et là bas, tout au bout de l'horizon, la zone montagneuse du
Lake Tahoa.
Le moment fatidique
approche à grands coups d'ailes.
Chris serre nos baudirer
respectifs et j'enfile mes lunettes de protection. Un regard
projecteur de bonnes ondes à Manon, un serrage de main solidaire et
on s'avance vers la porte.
Aucune goutte de stress
ne m'atteint bizarrement. D'autant plus qu'on fait le grand saut de
dos. Cela nous vaut quelques galipettes dans l'air fort agréables.
Viennent ensuite les quelques (dizaines de?) secondes de chute libre.
Le paysage est irréel, la terre s'offre à perte de vue sans
obstacle pour cacher la courbe de l'horizon. On a pas conscience de
tomber. Seulement un vent tellement fort qu'on dirait qu'il nous
porte presque, pour nous éviter d'aller trop vite. Mes pensées vont
se balader en 1929 à New-York...
Notre parachute vert se
déploie et le vent s'arrête. Tout est calme et paisible autour de
nous. Chris relache un peu mes attaches, ce qui ne me rassure pas des
masses.
« -Do you like
roller coasters ?
-I love them !
-check that... »
Il me fait tournoyer dans
le ciel. Magique.
L'attérissage se fait
tout en douceur et il ne me reste qu'une seule envie : remonter.
Juste après moi, Manon attérit des étoiles dans les yeux. On
retrouve Dam et Dom, c'est au tour de Dom de sauter et on revit notre
expérience par procuration.
Après ça, retour à
Davis pour déposer Dom, finir de packer, laver et charger la voiture
et ça y est, c'est le grand départ sur la route. Il est 20h et on a
5 heures de route devant nous...
On arrive à Bishop vers
2h, et on dors comme des masses dans notre Motel 6.