23h30. On vient de
s'installer dans le bus. On arrivera dans 15 heures.
Manon tient à ce que je
la cite : « ma ptite, ça va être dur. »
Et de rajouter 5 minutes
après : « n'empèche, j'suis trop calée là... j'suis
comme dans un ptit œuf ! »
Ca promet...
(...)
(...)
(...)
(...)
(...)
(...)
(...)
(...)
(...)
Finalement, c'était pas
si horrible que ça, pas de gens bizarres, et j'ai même mieux dormi
que dans le train à l'aller.
Vers 6h du mat, on a vu
le jour se lever sur un paysage tout droit sorti d'un compte
d'hiver : à la frontière sud de l'Oregon, un peu au nord de
Mount Shasa, on traverse les montagnes immaculées, sur lesquelles
s'étend lentement une lumière dorée-rosée, le genre de lumière
qui vous apaise et vous calme tout en vous faisant rêver que tout
est possible pour ce nouveau jour qui se lève, comme le
commencement, la base solide de tout ce que vous voudriez
entreprendre.
(la perception fumeuse de la lumière apaisement – tout est
possible dans ma mémoire est sûrement influencé par mon écoute,
là tout de suite de « Y'outta praise him » de
Robert Glasper. Mais for sure c'était magique)
Un moment, après,
lorsqu'on passe le panneau « Welcome To California »,
tout change radicalement dehors, on troque les montagnes eneigées
pour les collines embrasées et autres plaines sèches et dorées.
De retour dans le Golden
State !
Un peu de ciel bleu pour
changer...
(…)
(…)
(…)
(…)
(…)
« Finalement,
c'était pas si horrible que ça »
ahem... Cette phrase mérite le traitement du tournage de langue 5
foi avant de parler...
Un
fois arrivées à la Greyhound Station de Sacramento, nous n'étions
pas -mais alors pas du tout- au bout de nos peines...
Greyhound
Station= in ze trou du cul de nowhere....
On
demande au gentil monsieur en uniforme de nous indiquer où se trouve
la station yolobus la plus proche :
« ooh
ais c'est tout à côté ! Deux bloc tout droit, un bloc à
droite et vous y êtes ! »
On
embarque donc nos valises dans l'aventure.
(…)
(…)
Ca
fait 20 minutes qu'on marche avec ces foutues valises, crevées, on
se retrouve dans une espèce de no man's land plein d'autoroutes et
de terrains abandonnés. No man's land ? Non pas vraiment, il y
en a, des men. Un immense groupe de sans abris.
La
force du tournage en rond nous ramène à la Greyhound Station où on
décide de prendre un taxi pour aller à la station de bus la plus
proche.
« Oh
mais ya pas de soucis, je peu vous ramener à Davis !
-non
merci, on va prendre le bus. Pouvez-vous nous amener à la L et
6th...
-vous
inquiétez pas je vous fais un prix ! $50 au lieu de $60
-non
merci, on veut vraiment prendre le bus...
-c'est
combien, le bus ?
-gratuit.
-...
oh, ok. »
Le
chauffeur est adorable, il est égyptien et tient à rester avec nous
jusqu'à être sûr que le bus sera bien là et que tout va bien. Il
nous parle de ses petits enfants, des lieux sympas autour de Davis où
on peut faire du camping...
Bref
il est adorable, mais super bavard, et on est juste méga crevées et
méga énervées par l'épisode du « on tourne en rond avec
20Kg sur le dos dans une zone à faire peur ».
Il
nous amène au transit center des bus.
Au
mauvais transit center.
*Le
compteur tourne*
Puis
au bon.
Le compteur affiche $20
il nous dit qu'on peut le payer « comme on veut ». Merci
bien... Ca fera donc $15 pour 10min de taxi...
Puis encore une heure de
Yolobus.
Puis je marche jusqu'à
la maison.
J'entre, et m’apprête
à faire un aller simple dans mon lit.
Mais non.
Dorothy est dans la
cuisine.
« Oohhh so, how was
your trip ? »
damnède.
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