*brrrrr*
(machine a broyer le café)
"Hello
buddy, hello!" (Dorothy, gaga avec le chat)
Bon
ok, j'ai compris, je me lève. Mais il est 8am for God's sake!
Mon
lavage de cheveux va être épique ce matin. Je vais me taper all the
way down to la maison de la tante de Dorothy pour pouvoir avoir de
l'eau chaude...
On
doit y être a 11am, ce qui me laisse largement le temps pour un ptit
dej en bouquinant, et un check de mes mails et autres notifications.
10:45, c'est parti pour une ballade en vélo. C'est juste a 5 minutes
en fait, no big deal. La maison de la tante est super grande! De
plein pied, comme toutes les maisons ici, mais très étendue. Je me
lave les cheveux comme une flèche. Bien qu'on ait le droit aux
chaussures dans cette maison, ne n'ose pas déroger a la règle des 5
ou 10 minutes de douche.
En
rentrant a la maison, le vent s'est levé, éparpillant les feuilles
dorées qui contrastent avec le ciel assombrit. Une bouffée de
confort m'envahit. Il fait froid mais le soleil brille quand même,
les citrouilles de toutes les maisons semblent me sourire malgré
leur visages menaçants. Et j'entends à chaque rue, les jardiniers
qui élaguent les arbres et tondent le gazon, ce qui me rappelle
l'ambiance sonore de chez mon papa. Tout à coup, je me sent vraiment
chez moi, en sécurité, amoureuse de cette atmosphère de début
d'automne.
A
la maison, il me reste 30 minutes pour préparer mon déjeuner qui
sera composé d'un poivron et d'une carotte, découpés en petits
morceaux pour rentrer dans les 3cm² de place qui doit rester dans
mon sac.
Je
pars en cours à pied, mon sac gonflé de pulls. Direct après mon
cours d'African American studies, je vais aller choper le bus pour
l'aéroport.
Le
cours de la journée si situe dans les années 50 et le Civil Rights
Mouvement. On parle d'Emerett Till. Encore une séquence émotion qui
humidifie mes yeux. Je dois partir 5 minutes parès le commencement
de « 4 Little Girls » de Spike Lee, mon bus est à 1:30.
En
écrivant ces lignes, là dans le bus, des sentiments mélangés
remplissent ma tête. Hier soir j'étais plutôt nostalgique. Ce week
end devait être celui des retrouvailles avec mon chéri. Au lieu de
ça je me retrouve seule, je vais passer jeudi et dimanche entier
dans les aéroports à penser qu'il me manque. Ce soir j'arriverai
vers minuit dans les 5° de la nuit Canadienne. J'ai trouvé de quoi
m'héberger sur couch surfing : deux étudiants de 20 ans qui
sont plutôt bien situés, près du downtown, sur Burnaby street.
Tout
le monde me dit que la ville est géniale, ce dont e ne doute pas,
mais je ne peux m'empêcher de penser au but premier de ma visite.
Et
en même temps, en regardant défiler le paysage sombre et le ciel
menaçant, étrangement je me sens bien. Je retrouve ce sentiment de
sécurité, de famille de ce matin. J'aime voyager, j'adore ça. Mes
nombreux trajets entre Lyon et Paris l'année dernière, m'ont
confirmé le sentiment que j'ai lorsque je voyage. Regarder par la
fenêtre d'un train, d'un bus, d'une voiture, ou par le hublot d'un
avion, me fait rêver que tout est à écrire. Le mouvement m'offre
toutes les possibilités et, oubliant ma destination, toutes les
portes s'ouvrent devant moi. C'est généralement le moment de toutes
les bonnes résolutions. Bien sûr, on sait ce qui arrive aux bonnes
résolutions...
Zack
me manque, je le prend comme un fait. Mais une nouvelle ville va
s'offrir à moi et ce voyage en solitaire va me permettre ces
introspections que j'aime tellement, ces moments où, seuls face au
monde et à ses paysages, on se perd dans l'étendue du miroir qui
nous est offert.
Le
bus passe devant le Terminal A. Ma porte est censée être au
Terminal B mais le premier m'inspire plus. Je ne trouve pas mon vol
sur les panneaux d'affichages, et une employée de l'aéroport
confirme mon pré sentiment : United Airlines est au TA. Elle
m'indique un chemin pour me rendre là bas. Je ne sais pas si les
parkings faisaient vraiment partie de son itinéraire, mais je suis
arrivée à bon port.
Autant
le dire, l'aéroport de Sacramento un jeudi soir pluvieux, c'est pas
folichon.
Mon
avion a du retard mais j'aurai quand même ma correspondance. Je
passe devant les journaux et choppe un USA Today. Ma culture
internationale a de fortes lacunes en ce moment. Bon ok, c'est
surtout le gros titre et la photo de Michael qui m'ont fait choisir
ce journal... Désolée maman, j'ai craqué pour un pumpkin spice
latte et un reduced fat cinnamon swirl cake. Je profite de l'attente
pour bosser, j'ai un mid term jeudi. Observant la vie autour de moi,
je ne peux m'empêcher de constater que tout le personnel technique
de l'aéroport est composé d'Afro-Américains et de quelques
asiatiques. Le constat est le même en France me direz-vous, mais à
force d'étudier ça tous les jours, de pleurer sur le traitement
injuste de ces personnes, de déplorer le besoin de se battre en 1960
pour les même droits réclamés 100 ans auparavant, le constat est
amer.
J'embarque
à 5:25 au lieu de 4:39. Descente dans les escaliers mouillés par la
pluie, je suis la direction indiquée par le personnel qui mène à...
ça ?! Vous allez vraiment me faire monter dans ce machin ?
C'est bien la première fois que je voyage dans un avion aussi
minuscule !
Juliette,
je suis heureuse que tu n'aies pas été avec moi sur ce vol. Tu te
rappelles les turbulences en rentrant de Corse ? Considères-les
comme Le Monde Des Poupées à Disneyland. Ce que j'ai fait ce
soir, c'était Space Mountain... C'était convivial, le
coucher de soleilé tait superbe et j'avais un hublot. Mais
honnêtement, j'ai repensé à toutes les dernières fois où je vous
ai vu, vous tous, en me demandant si vous saviez à quel point je
vous aimais et essayant d'imaginer votre réaction en apprenant le
crash de mon avion.
L'aéroport
de San Francisco est top. Enfin, disons qu'il est plus fun que celui
de Sacramento quoi. Je flâne devant les affiches de TV Guide et la
petite expo sur la Télévision, qui a lieu dans un long couloir,
avant de me résigner à ne rien acheter à la librairie tellement
les bouquins sont chers. Ya pas un livre de poche en dessous de $15 !
Les Librio à 2€ ils ne connaissent pas...
Obviously ils n'ont jamais entendu parlé du jambon-beurre à 3€ non plus : ya pas le moindre bout de sandwich en dessous de $7.85 (pour être exacte). A ce prix là autant me prendre des sushis... oh, un bol de riz blanc nature à $1.50 (+$0.15 de taxe). Parfait. Ce sera donc riz-soja et yaourt Yoplait à $3 le yaourt.
Obviously ils n'ont jamais entendu parlé du jambon-beurre à 3€ non plus : ya pas le moindre bout de sandwich en dessous de $7.85 (pour être exacte). A ce prix là autant me prendre des sushis... oh, un bol de riz blanc nature à $1.50 (+$0.15 de taxe). Parfait. Ce sera donc riz-soja et yaourt Yoplait à $3 le yaourt.
Cet
avion aussi est retardé, je me replonge dans mon bouquin de cours.
Je
me suis chopée un hublot ici aussi, et la vue de la Bay Area toute
illuminée dans la nuit est superbe. Malheureusement, mes photos sont
peu convaincantes.
Ca,
c'est rude. La famille devant moi se gave de nuggets qui parfument
toute l'allée. Le steward en passant remarque : « mmmh
smells good over here ! ». Mes doights pointés en
direction des mogwais devant moi aident les yeux inquisiteurs du
steward.
Le
pilot annonce qu'il va tenter de nous faire arriver vers 11pm, mais
il ne garantit rien. Too bad, j'avais prévu de choper le skytrain de
11:15 qui me ferait arriver à 11:37 à Davie Street, où Jeremy (mon
hôte) m'attendra. Il sera certainement là, mais si je n'arrive pas
à attraper le train de 11:15, je n'aurai aucun moyen de le
prévenir : mon portable ne marche pas au Canada. Je connais le
chemin jusqu'à chez eux – merci Google Maps et Street View –
mais ils n'ont pas d'interphone. Ca va être épique.
L'aéroport
de Vancouver est sympa, je passe par une salle « nature »,
avec fontaine, sculptures d'art primitif, bruits d'animaux et plantes
exotiques.
La douane me prend 2 minutes et j'arrive devant le
skytrain à 11:10. J'ai 5 minutes pour acheter un ticket. $7.50 ??!
Crap ! Double crap : ma carte ne marche pas ici. Je n'ai
pas le choix, il faut que je retourne à l'aéroport changer de
l'argent. Je ne peux rien retirer, les ATMs ne veulent pas de ma
MasterCard (qui est censée fonctionner partout non?). J'ai $40 USD
sur moi, moins $5 de commission, ce sera tout pour le week end.
De retour au skytrain, il est évidemment parti et je vais devoir attendre celui de 11:37. Comme je m'y attendais fortement, aucun contrôle, aucune validation obligatoire du billet pour passer un quelconque portique... (j'apprendrais plus tard que de 1/ ils ne contrôlent jamais, de 2/ le « adult 1 zone » qui apparaît en 1er sur les machines, celui que j'ai pris pour un seul voyage, est en fait un pass journée...). La Canada Line, direction Waterfront, est direct jusqu'à Yaletown, où je m'arrête au bout de 20 minutes. Quand je sors dans la nuit et le froid, je reconnais direct ma Google Map et me dirige d'un pas décidé sur Davie Street, direction Burnaby.
De retour au skytrain, il est évidemment parti et je vais devoir attendre celui de 11:37. Comme je m'y attendais fortement, aucun contrôle, aucune validation obligatoire du billet pour passer un quelconque portique... (j'apprendrais plus tard que de 1/ ils ne contrôlent jamais, de 2/ le « adult 1 zone » qui apparaît en 1er sur les machines, celui que j'ai pris pour un seul voyage, est en fait un pass journée...). La Canada Line, direction Waterfront, est direct jusqu'à Yaletown, où je m'arrête au bout de 20 minutes. Quand je sors dans la nuit et le froid, je reconnais direct ma Google Map et me dirige d'un pas décidé sur Davie Street, direction Burnaby.
Arrivée
en bas de chez Marsha et Jeremy, les deux couchsurfers qui vont
m'héberger, je me retrouve face à une question délicate mais
prévisible : « and now, what ? ». Je n'ai
aucun moyen de les contacter pour leur dire que je suis là. Du coup,
je stoppe une passante et lui emprunte un texto (ils sont illimités
de nos jours, dieu merci), heureusement que j'ai le n° de Jeremy.
Je
les attend en bas pendant un petit moment : ils étaient en fait
encore à la station de train à m'attendre... Marsha n'est pas là
mais une amie de Jeremy est avec lui.
On
monte à l'appart', on se pose, et on commence à faire connaissance,
à se raconter nos vies, nos centres d'intérêts, à parler de nos
voyages. L'amie de Jeremy n'a qu'un rêve : bosser dans la mode,
à Paris. Original. La conversation dure jusqu'à 2:30 et
étonnamment, je ne suis pas plus faiguée que ça.
La
nuit qui a suivit, néanmoins, fut assez mhh horrible. Recroquevillée
dans un canapé trop petit, je crève de chaud et e fait réveiller
toutes les 5 minutes par le chat qui mange, le chat qui saute sur la
table, le chat qui miaule, le chat qui gratte sa litière, le chat
qui fait glinglinguer sa clochette, le chat qui fait tomber un
stylo...
olala choupi, la folie ce voyage!!!!
RépondreSupprimertrop fou quand tu parles de tondeuze a gazon, je me suis crue a vaucresson pdt un instant!
j'espere que tu vas bien profiter a fond et je veux plein de photos!!
je pense fort fort a toi..