lundi 7 novembre 2011



*brrrrr* (machine a broyer le café)
"Hello buddy, hello!" (Dorothy, gaga avec le chat)

Bon ok, j'ai compris, je me lève. Mais il est 8am for God's sake!
Mon lavage de cheveux va être épique ce matin. Je vais me taper all the way down to la maison de la tante de Dorothy pour pouvoir avoir de l'eau chaude...
On doit y être a 11am, ce qui me laisse largement le temps pour un ptit dej en bouquinant, et un check de mes mails et autres notifications. 10:45, c'est parti pour une ballade en vélo. C'est juste a 5 minutes en fait, no big deal. La maison de la tante est super grande! De plein pied, comme toutes les maisons ici, mais très étendue. Je me lave les cheveux comme une flèche. Bien qu'on ait le droit aux chaussures dans cette maison, ne n'ose pas déroger a la règle des 5 ou 10 minutes de douche.
En rentrant a la maison, le vent s'est levé, éparpillant les feuilles dorées qui contrastent avec le ciel assombrit. Une bouffée de confort m'envahit. Il fait froid mais le soleil brille quand même, les citrouilles de toutes les maisons semblent me sourire malgré leur visages menaçants. Et j'entends à chaque rue, les jardiniers qui élaguent les arbres et tondent le gazon, ce qui me rappelle l'ambiance sonore de chez mon papa. Tout à coup, je me sent vraiment chez moi, en sécurité, amoureuse de cette atmosphère de début d'automne.

A la maison, il me reste 30 minutes pour préparer mon déjeuner qui sera composé d'un poivron et d'une carotte, découpés en petits morceaux pour rentrer dans les 3cm² de place qui doit rester dans mon sac.
Je pars en cours à pied, mon sac gonflé de pulls. Direct après mon cours d'African American studies, je vais aller choper le bus pour l'aéroport.

Le cours de la journée si situe dans les années 50 et le Civil Rights Mouvement. On parle d'Emerett Till. Encore une séquence émotion qui humidifie mes yeux. Je dois partir 5 minutes parès le commencement de « 4 Little Girls » de Spike Lee, mon bus est à 1:30.
En écrivant ces lignes, là dans le bus, des sentiments mélangés remplissent ma tête. Hier soir j'étais plutôt nostalgique. Ce week end devait être celui des retrouvailles avec mon chéri. Au lieu de ça je me retrouve seule, je vais passer jeudi et dimanche entier dans les aéroports à penser qu'il me manque. Ce soir j'arriverai vers minuit dans les 5° de la nuit Canadienne. J'ai trouvé de quoi m'héberger sur couch surfing : deux étudiants de 20 ans qui sont plutôt bien situés, près du downtown, sur Burnaby street.
Tout le monde me dit que la ville est géniale, ce dont e ne doute pas, mais je ne peux m'empêcher de penser au but premier de ma visite.
Et en même temps, en regardant défiler le paysage sombre et le ciel menaçant, étrangement je me sens bien. Je retrouve ce sentiment de sécurité, de famille de ce matin. J'aime voyager, j'adore ça. Mes nombreux trajets entre Lyon et Paris l'année dernière, m'ont confirmé le sentiment que j'ai lorsque je voyage. Regarder par la fenêtre d'un train, d'un bus, d'une voiture, ou par le hublot d'un avion, me fait rêver que tout est à écrire. Le mouvement m'offre toutes les possibilités et, oubliant ma destination, toutes les portes s'ouvrent devant moi. C'est généralement le moment de toutes les bonnes résolutions. Bien sûr, on sait ce qui arrive aux bonnes résolutions...
Zack me manque, je le prend comme un fait. Mais une nouvelle ville va s'offrir à moi et ce voyage en solitaire va me permettre ces introspections que j'aime tellement, ces moments où, seuls face au monde et à ses paysages, on se perd dans l'étendue du miroir qui nous est offert.

Le bus passe devant le Terminal A. Ma porte est censée être au Terminal B mais le premier m'inspire plus. Je ne trouve pas mon vol sur les panneaux d'affichages, et une employée de l'aéroport confirme mon pré sentiment : United Airlines est au TA. Elle m'indique un chemin pour me rendre là bas. Je ne sais pas si les parkings faisaient vraiment partie de son itinéraire, mais je suis arrivée à bon port.





Autant le dire, l'aéroport de Sacramento un jeudi soir pluvieux, c'est pas folichon.
Mon avion a du retard mais j'aurai quand même ma correspondance. Je passe devant les journaux et choppe un USA Today. Ma culture internationale a de fortes lacunes en ce moment. Bon ok, c'est surtout le gros titre et la photo de Michael qui m'ont fait choisir ce journal... Désolée maman, j'ai craqué pour un pumpkin spice latte et un reduced fat cinnamon swirl cake. Je profite de l'attente pour bosser, j'ai un mid term jeudi. Observant la vie autour de moi, je ne peux m'empêcher de constater que tout le personnel technique de l'aéroport est composé d'Afro-Américains et de quelques asiatiques. Le constat est le même en France me direz-vous, mais à force d'étudier ça tous les jours, de pleurer sur le traitement injuste de ces personnes, de déplorer le besoin de se battre en 1960 pour les même droits réclamés 100 ans auparavant, le constat est amer.

 

J'embarque à 5:25 au lieu de 4:39. Descente dans les escaliers mouillés par la pluie, je suis la direction indiquée par le personnel qui mène à... ça ?! Vous allez vraiment me faire monter dans ce machin ? C'est bien la première fois que je voyage dans un avion aussi minuscule !
Juliette, je suis heureuse que tu n'aies pas été avec moi sur ce vol. Tu te rappelles les turbulences en rentrant de Corse ? Considères-les comme Le Monde Des Poupées à Disneyland. Ce que j'ai fait ce soir, c'était Space Mountain... C'était convivial, le coucher de soleilé tait superbe et j'avais un hublot. Mais honnêtement, j'ai repensé à toutes les dernières fois où je vous ai vu, vous tous, en me demandant si vous saviez à quel point je vous aimais et essayant d'imaginer votre réaction en apprenant le crash de mon avion.

 

L'aéroport de San Francisco est top. Enfin, disons qu'il est plus fun que celui de Sacramento quoi. Je flâne devant les affiches de TV Guide et la petite expo sur la Télévision, qui a lieu dans un long couloir, avant de me résigner à ne rien acheter à la librairie tellement les bouquins sont chers. Ya pas un livre de poche en dessous de $15 ! Les Librio à 2€ ils ne connaissent pas... 
Obviously ils n'ont jamais entendu parlé du jambon-beurre à 3€ non plus : ya pas le moindre bout de sandwich en dessous de $7.85 (pour être exacte). A ce prix là autant me prendre des sushis... oh, un bol de riz blanc nature à $1.50 (+$0.15 de taxe). Parfait. Ce sera donc riz-soja et yaourt Yoplait à $3 le yaourt.




Cet avion aussi est retardé, je me replonge dans mon bouquin de cours.

Je me suis chopée un hublot ici aussi, et la vue de la Bay Area toute illuminée dans la nuit est superbe. Malheureusement, mes photos sont peu convaincantes.


Ca, c'est rude. La famille devant moi se gave de nuggets qui parfument toute l'allée. Le steward en passant remarque : « mmmh smells good over here ! ». Mes doights pointés en direction des mogwais devant moi aident les yeux inquisiteurs du steward.
Le pilot annonce qu'il va tenter de nous faire arriver vers 11pm, mais il ne garantit rien. Too bad, j'avais prévu de choper le skytrain de 11:15 qui me ferait arriver à 11:37 à Davie Street, où Jeremy (mon hôte) m'attendra. Il sera certainement là, mais si je n'arrive pas à attraper le train de 11:15, je n'aurai aucun moyen de le prévenir : mon portable ne marche pas au Canada. Je connais le chemin jusqu'à chez eux – merci Google Maps et Street View – mais ils n'ont pas d'interphone. Ca va être épique.

L'aéroport de Vancouver est sympa, je passe par une salle « nature », avec fontaine, sculptures d'art primitif, bruits d'animaux et plantes exotiques. 





La douane me prend 2 minutes et j'arrive devant le skytrain à 11:10. J'ai 5 minutes pour acheter un ticket. $7.50 ??! Crap ! Double crap : ma carte ne marche pas ici. Je n'ai pas le choix, il faut que je retourne à l'aéroport changer de l'argent. Je ne peux rien retirer, les ATMs ne veulent pas de ma MasterCard (qui est censée fonctionner partout non?). J'ai $40 USD sur moi, moins $5 de commission, ce sera tout pour le week end. 
De retour au skytrain, il est évidemment parti et je vais devoir attendre celui de 11:37. Comme je m'y attendais fortement, aucun contrôle, aucune validation obligatoire du billet pour passer un quelconque portique... (j'apprendrais plus tard que de 1/ ils ne contrôlent jamais, de 2/ le « adult 1 zone » qui apparaît en 1er sur les machines, celui que j'ai pris pour un seul voyage, est en fait un pass journée...). La Canada Line, direction Waterfront, est direct jusqu'à Yaletown, où je m'arrête au bout de 20 minutes. Quand je sors dans la nuit et le froid, je reconnais direct ma Google Map et me dirige d'un pas décidé sur Davie Street, direction Burnaby.
Arrivée en bas de chez Marsha et Jeremy, les deux couchsurfers qui vont m'héberger, je me retrouve face à une question délicate mais prévisible : « and now, what ? ». Je n'ai aucun moyen de les contacter pour leur dire que je suis là. Du coup, je stoppe une passante et lui emprunte un texto (ils sont illimités de nos jours, dieu merci), heureusement que j'ai le n° de Jeremy.
Je les attend en bas pendant un petit moment : ils étaient en fait encore à la station de train à m'attendre... Marsha n'est pas là mais une amie de Jeremy est avec lui.
On monte à l'appart', on se pose, et on commence à faire connaissance, à se raconter nos vies, nos centres d'intérêts, à parler de nos voyages. L'amie de Jeremy n'a qu'un rêve : bosser dans la mode, à Paris. Original. La conversation dure jusqu'à 2:30 et étonnamment, je ne suis pas plus faiguée que ça.

La nuit qui a suivit, néanmoins, fut assez mhh horrible. Recroquevillée dans un canapé trop petit, je crève de chaud et e fait réveiller toutes les 5 minutes par le chat qui mange, le chat qui saute sur la table, le chat qui miaule, le chat qui gratte sa litière, le chat qui fait glinglinguer sa clochette, le chat qui fait tomber un stylo...

1 commentaire:

  1. olala choupi, la folie ce voyage!!!!
    trop fou quand tu parles de tondeuze a gazon, je me suis crue a vaucresson pdt un instant!
    j'espere que tu vas bien profiter a fond et je veux plein de photos!!
    je pense fort fort a toi..

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