11h40. Je viens juste de passer
la douane, après avoir fait mes adieux mouillés à ma maman et à mon chéri. Mon
avion décolle dans deux heures, les contrôles ont été bien plus rapides que
prévu. Malgré les appels acharnés de mon estomac, je refuse de mettre 12€ dans
une salade, d’autant plus qu’Air France vient de me voler 75€ pour quatre
pauvres kilos en trop. Il est donc temps d’envoyer et de recevoir textos et
appels.
Il est maintenant 13h et une
longue file humaine s’étale devant l’écran qui affiche « 13h40 AF080 San
Francisco BOARDING ». J’y prends part et le courant me dépose dans
l’avion. « Bonjour ! 52E ? 1ère rangée
s’il vous plait ». La première rangée en question me donne une impression,
comme maman l’a si bien dit il y a quelques heures, de bétaillère. Au bout de
quelques pas je découvre avec un certain énervement – ou plutôt, un énervement
certain- qu’Air France ne sait pas dessiner l’intérieur de ses avions. Le beau
hublot que me promettait le siège 52E sur mon écran d’ordinateur, est en réalité
à trois sièges de moi. Après quelques contorsions contrôlées, je m’assoie.
Horreur. Le siège, là, devant moi. Il est gris, et lisse, pas de signe d’un
écran. Ce sera donc films communs sur le carré minuscule qui pend au plafond.
En regardant les consignes de sécurité qui y défilent, je réalise, à la vue du
dessin barré de téléphone, que je n’aurai pas non plus accès à la musique que
j’avais mise avec précaution dans mon téléphone, justement. Bien sûr, comme
cette pensée ne pouvait rester si agréable longtemps, elle est coupée par la
discussion des sièges de derrière, en espagnol et, inutile de le préciser, très
forte. Ma voisine fait un sudoku. Si j’avais au moins un sudoku… Après quelques
news internationales et les revues sportives et artistiques du moment, les
écrans lancent enfin un film. Oh merveille,
ça sera le dernier Pirates Des Caraïbes, celui qui a failli me faire
sortir de la salle avant la fin. Heureusement, le steward est très gentil et me
fait rire. Et puis, je vais à San Francisco après tout, cette seule pensée
efface tout le reste. En plus, derrière ça ne piaille plus.
Ok, le steward n’est pas
« gentil » avec moi, il me drague. Quelques blagues, il me demande
mon âge, m’apporte une glace, me dit qu’il est sur Facebook, qu’il adore mes
lèvres, et qu’il en veut au mec de la douane française de m’avoir dit la même
chose il y a 5h. Je m’empresse de lui préciser que mon copain est à Paris, et
que j’y tiens beaucoup.
Pendant ce temps sur les écrans,
ça s’améliore : Kung Fu Panda 2, parfait, je voulais le voir. Scoop !
Po a été adopté … qui l’aurait cru.
Onze heures de vol assise, c’est
impossible. Je vais me dégourdir les jambes à l’arrière de l’avion où un hublot
me laisse voir le matelas de nuages en dessous de nous, dans lequel j’ai envie
de m’allonger. Dans cette crème opaque, quelques bulles claires me permettent
d’apercevoir les quelques lacs que nous survolons. Je n’ai pas la moindre idée
d’où nous nous trouvons sur le continent, mais c’est très beau. En écrivant ces
lignes, je me rends compte que je suis complètement à l’arrière de l’avion.
C’était pas très intelligent de regarder Lost avant de venir, si ? La télé
vient de répondre à ma question, à propos des lacs. Apparemment on vient de
dépasser, au nord, le lac Winnipeg et on se dirige plus ou moins vers Thompson,
Canada.
Il est midi heure locale, on
devrait arriver vers 16h. J’hésite à sortir mon ordinateur pour regarder un
film, sachant que je vais être interrompue par le dîner (qui sera trop tard
pour la France, trop tôt pour la Californie). La télé diffuse La Conquête, sur
l’ascension de N. Sarkozy, ça fera l’affaire.
Le dîner est bien inférieur au déjeuner, mais je n’ai pas tellement faim de toute façon.
La télédiffuse maintenant Taratata. Je suis perplexe à propos de Lady Gaga. Elle a la voix, les coups marketing, le public, et elle me laisse de marbre. Le problème pour moi c’est qu’elle a l’outil vocal pour émouvoir mais elle s’est vendue aux chansons dance floor que je ne supporte pas.
Quoi qu’il en soit, j’ai d’autres chats à fouetter : nous allons bientôt atterrir. Un dernier coup d’œil au hublot avant que les consignes nous demandent de regagner nos places. Le steward est de retour. "Ca sent la fin, désolée de t’avoir draguée pendant tout le vol".
Le dîner est bien inférieur au déjeuner, mais je n’ai pas tellement faim de toute façon.
La télédiffuse maintenant Taratata. Je suis perplexe à propos de Lady Gaga. Elle a la voix, les coups marketing, le public, et elle me laisse de marbre. Le problème pour moi c’est qu’elle a l’outil vocal pour émouvoir mais elle s’est vendue aux chansons dance floor que je ne supporte pas.
Quoi qu’il en soit, j’ai d’autres chats à fouetter : nous allons bientôt atterrir. Un dernier coup d’œil au hublot avant que les consignes nous demandent de regagner nos places. Le steward est de retour. "Ca sent la fin, désolée de t’avoir draguée pendant tout le vol".
Quinze minutes de retard, et je vais
faire la queue pour les passages de douane. Au bout d’au moins une heure
d’attente, je suis agréablement surprise de tomber sur un agent très gentil. Un
coup d’œil aux visages souriants des autres passagers qui se font tamponner
leurs visas et j’en déduis que finalement, ils ne sont pas si terribles que ça,
à la douane américaine. Après avoir mis le double du temps prévu pour mes
valise – c’est ça, de se tromper de tapis-, je retrouve Elliot dans la salle
des arrivées. Comme prévu, il porte un polo jaune, et m’accueille avec un grand
sourire. Il parle très bien français et se fait mon guide pendant nos deux
heures de route jusqu’à Davis. Le fameux « fog » de San Francisco est
impressionnant, il y a vraiment une masse compacte de nuage qui surplombe la ville.
Bill Bryson disait vrai quand il décrivait, dans The Lost Continent, ce qui
défile devant moi : la pub. La grande majorité du temps, pour des fastfoods. McDonald’s, Jack In The
Box, Burger King, In’n’Out Burger, Black Bear Burger … La lumière chaude
rosée et dorée du jour qui se retire, donne à l’herbe jaune des collines qui
nous entourent, un air de sable. Les palmiers sont là, une voiture devant nous
transporte des planches de surf. Elliot se défend qu’ici c’est la vraie
Californie, celle des gens qui travaillent, pas celle des surfeurs de Venice
Beach. La culture américaine prend tout son sens quand nous dépasse ue grosse
Harley Davidson assez vite suivie par une 4X4 sur des roues et des suspensions
immenses qui le surélèvent. Un panneau au-dessus de nous, nous affirme que le
« money tree » peut nous faire gagner des milliers de dollars toutes
les heures. C’est sûr, je suis bien aux Etats-Unis.
Il fait déjà nuit quand nous
entrons dans Davis. La petite ville illuminée dans la nuit est charmante. Et le
630 Miller Drive est à deux pas du campus.
(la photo n'est pas de moi, il faisait nuit quand on est arrivés) |
Ayant entendu la voiture, Dorothy se
tient sur le perron. Je remercie Elliot et vais la rejoindre. Après m’avoir
fait enlever mes chaussures, elle me fait faire le tour de la maison, à
commencer par ma chambre. Mon lit que je pensais double est un lit simple, la
chambre est toute rose, d’une taille raisonnable pour une personne et juste à
côté de la porte d’entrée. Mais apparemment cette porte n’est que celle des
invités, la porte de derrière étant plus pratique puisqu’elle donne sur le
garage où nous mettrons nos vélos. Nous,
c’est Kate et moi. Kate est une graduate student en informatique, qui arrivera
dans quelques semaines. Elle aura la chambre qui m’était à al base destinée. Je
dois avouer ue j’ai quelques remords à avoir accepté de changer de chambre. La
sienne est juste à côté de la « bonne » porte d’entrée, elle est bien
plus grande, donne sur le jardin et est
collée à la salle de bain et aux toilettes alors que je dois traverser toute la
maison pour y accéder. La maison est tapissée de moquette et de tapis dans des
teintes reposantes, gros, rose, et beige. Derrière la baie vitrée du salon, un
patio donne sur le jardin. Je ne vois pas grand-chose dans la nuit, mais le
petit chemin éclairé par des lumières bleues de chaque côté est ravissant.
Quant à mon hôte, c’est une retraitée très en forme. Bien sûr, j’ai dû passer
par la case « on parle pendant trois plombe du chat du voisin – Tracy- qui
vient tout le temps à la maison ». Le fonctionnement de la maison vise à
sauvegarder un maximum d’énergie, donc il faudra que je débranche les prises,
que j’ouvre les fenêtre la nuit et les referme le jour, et j’ai le droit à des
draps 100% coton, pour une « better sleeping experience ». Rien
d’extrêmement contraignant. Sur ce, je
vais me coucher dans mes draps 100% coton et m’endors bien vite.
Quand je me réveille il fait
encore nuit. J’ai beau me tourner et me retourner, impossible de me rendormir.
Mon portable m’indique qu’il est 3h du matin, soit 13h en France (oui, en fait
j’ai 10h de moins), ça va être dur de retrouver le sommeil. Alors, mon cerveau
se met en marche.
Les adieux de l’aéroport ont été
moins difficiles et pleins de larmes que je ne l’aurais pensé. Mon trajet en
avion s’est bien déroulé et j’étais plutôt pressée d’atterrir. Elliot a été
adorable. Mais arrivée chez Dorothy, le courant n’est pas aussi bien passé que
je ne l’aurais espéré. Bien sûr il était tard et j’étais fatiguée. Bien sûr,
tout ça est nouveau pour moi et il est normal que je ne me fonde pas dans mon
nouvel environnement en quelques heures à peine. Et puis, elle me l’avait
précisé dans un mail, Dorothy est très indépendante et on vivra chacune nos
vies de notre côté. D’ailleurs, je devrai acheter ma propre nourriture et nous
avons des placards séparés. J’essaye de chasser mon coup de blues avec des
pensées plus positives. Que vais-je faire pendant les deux semaines à
venir ? Elliot m’a dit de commencer par San Francisco parceque c’est le
plus beau. Mais vite je réalise qu’à raison de $35 un trajet pour y aller, une
journée là-bas me reviendrait à une centaine de dollars. Il faudrait que je
contacte Manon, elle doit déjà avoir pris ses marques, elle pourra m’aider. Une
chose est sûre : ce dont j’ai besoin, c’est de découvertes. Et ça tombe bien,
je vais être servie!
Youhou ! J'aime beaucoup l'idée du blog. Je le lirai quotidiennement, tu seras un peu plus proche de nous par ce moyen. J'ai l'impression de lire un roman et j'ai hâte de lire la suite !
RépondreSupprimerConcernant ta place Air France, il semblerait que dans l'avion certaines places sont réservées pour les personnes qui souhaitent payer plus cher et choisir, que dis-je piquer la place des autres moyennant un supplément. Soit, d'ailleurs le site précise bien qu'Air France ne peut nous garantir notre place. J'ai eu la même mésaventure en Floride et je me suis renseigné!
En attendant, des bisous pour toi !
C'est cool comme idée de blog. Je passerai régulièrement pour voir tes dernières news.
RépondreSupprimerGros bisous. =)